Réaliser par :
Amimi Meryem
Doctorante Chercheur à la Faculté des Sciences Juridique Economique et Sociales –Fès , au sein du Laboratoire :
« Droit des Affaires et Justice Alternatives »
« Nous sommes profondément convaincu que l’Afrique est apte à réaliser son essor »[1].
Plusieurs entreprises dans les pays d’Afrique disparaissent peu après leur création en raison de leur inadéquation avec leur milieu socio-économique[2].
Le climat d’affaires demeure contraignant. Pour l’opérateur économique, lancer et développer des entreprises sur le continent est un parcours du combattant, tant les procédures sont longues et tatillonnes[3].( La lourdeur administrative, le manque de transparence et d’intégrité, le chevauchement institutionnel, une communication et consultation insuffisantes, les obstacles bureaucratiques, des ressources humaines inadéquates, des mentalités dirigeantes centrées sur l’intérêt personnel , le poids du secteur informel dans l’économie, la faiblesse de la compétitivité territoriale, et le déficit en matière d’innovation), sont encore autant d’obstacles qu’il est nécessaire de palier pour aller de l’avant et accélérer l’intégration du Maroc dans l’économie mondiale .
Ces carences ont freiné la mise en œuvre de certaines réformes[4].
Les pays d’Afrique ont fourni ces dernières années de nombreux efforts visant à améliorer l’environnement des affaires afin de dynamiser son système productif et d’attirer davantage d’investisseurs étrangers.
Ces efforts se sont traduits par une croissance économique plus stable, une meilleure diversification de son économie et une reconnaissance internationale,
Parmi les exemples de réformes qui ont porté leurs fruits, on peut noter notamment une politique active de privatisation qui a généré d’importants revenus pour le financement de l’économie, une politique fiscale plus rigoureuse avec une meilleure maîtrise des dépenses fiscales, la création d’une nouvelle agence de promotion des investissements, la réforme efficace de la douane, un arsenal juridique et institutionnel renforcé pour la concurrence et la protection des droits de propriété intellectuelle, et la création récente d’instances de lutte contre la corruption. [5]
Le lancement de la Stratégie de développement du climat des affaires arrive à un moment opportun qui connaît des évolutions majeures dans le cadre de son ambitieux projet de refonte constitutionnelle et du processus de régionalisation avancée. En matière de politique commerciale, d’attractivité des investissements et de privatisations, les avancées sont notables. Les efforts fournis quant à la promotion des PME et aux partenariats publics-privés sont également à saluer, tout comme la réalisation de grands chantiers d’infrastructures.
Cependant, ces derniers doivent notamment améliorer sa communication et son image relatives à l’environnement des affaires, renforcer ses efforts de lutte contre la corruption, réduire les contraintes foncières, continuer d’améliorer ses infrastructures afin d’assurer un meilleur maillage territorial, soutenir le développement d’activités créatrices d’emploi et développer des compétences managériales.
La simplification des procédures et l’amélioration de la coordination institutionnelle sont aussi des chantiers à poursuivre. Il est donc préconisé un certain nombre de recommandations afin de renforcer les politiques et stratégies gouvernementales, l’environnement institutionnel et le cadre juridique touchant au climat des affaires[6].
L’environnement dans lequel opèrent les entreprises influe fortement sur leur compétitivité. Des expériences comparées de développement indiquent que les pays ayant un climat des investissements favorable ont un taux d’investissement plus élevé, ce qui leur permet d’obtenir des taux de croissance économique plus importants. Donc un environnement des affaires favorable est un moteur de croissance des entreprises.
Les tendances du classement du pays d’Afrique
- Maurice est l’économie la mieux classée de la région avec un rang mondial de 49 sur 190. Les autres économies de la région qui sont bien classées sur la facilité de faire des affaires sont le Rwanda (56), le Botswana (71) et l’Afrique du Sud (74).
- Les économies les moins bien classées de la région sont l’Erythrée (189) la République Centrafricaine (185), la Somalie (190) et le Soudan du Sud (186).
- Le classement des autres économies notables de la région sont: l’Ethiopie (159), le Kenya (92), le Nigéria (169), l’Ouganda (115), la République Démocratique du Congo (184), le Soudan (168) et la Tanzanie (132).
- Le Rwanda fait partie des économies les plus performantes sur les thèmes étudiés par Doing Business tels que l’Obtention de prêts (2) et Transfert de Propriété (4). La conservation foncière est très performante au Rwanda, ou il ne faut que 12 jours pour une mutation comparé aux 22 jours nécessaires en moyenne dans les économies à revenu élevé de l’OCDE.
- Les thèmes où il reste le plus d’amélioration à faire pour la région sont celles de Raccordement à l’électricité (un rang moyen de 151), Commerce transfrontalier (137), et Obtention d’un permis de construire (133). Par exemple, il faut en moyenne 120 jours pour obtenir un raccordement permanent au réseau électrique en Afrique sub-saharienne, par rapport à 93 jours au niveau mondial.
Données du classement pour l’Afrique Sub-saharienne
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Remarque: Les classements sont basés sur la moyenne des scores de distance de la frontière pour chaque économie (DTF) et le score des 10 indicateurs est inclut dans le classement global de cette année. Cette mesure montre à quel degré chaque économie est proche des meilleures pratiques mondiales en matière de réglementation des affaires. Un score plus élevé indique un environnement des affaires plus efficient et des institutions juridiques plus solides. Les scores pour Doing Business 2015 et Doing Business 2016 sont basés sur la nouvelle méthodologie[7].
[1] Sa Majesté le Roi Mohammed VI Discours du Trône, le 30 Juillet 2014.
[2] D’après un rapport publié par la direction du travail le 22 Avril 2005, chaque année 1. 625 entreprises naissent au Maroc et 157 meurent.
Voir aussi MOHAMED SOUAIDI, comment créer seul sa société au Maroc, 2007, p. 33.
[3] Ngotta Celaine & Becho Isabelle « Climat des Affaires et Performance des Entreprises Ivoiriennes », BUPED N° 14/2012, p : 3.
[4] Le financement et l’Accompagnement, quels Enjeux pour les PME de la Région de Fès-Boulemane ; le 16 avril 2015 à 4 h à l’Hôtel BARCELO Fès.
[5] La Loi de Finances « Note de Présentation », pour l’année budgétaire 2015. p : 68.
[6] Conférence sur le lancement de la publication de l’OCDE Maroc : stratégie de développement du climat des affaires, « L’évaluation du climat des affaires au Maroc » ; 8 juin 2011, 9h30 au Ministère des Affaires économiques et générales – Rabat.
[7] Source: Base de données Doing Business.